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Glozel avant Glozel

Glozel avant Glozel est le titre du deuxième chapitre de Glozel et ma vie, mémoires d’Emile Fradin publiés en 1979. L’emprunt de ce titre est un hommage au seul ouvrage qui ait cherché à replacer Glozel dans un contexte, en évoquant le demi-siècle qui a précédé les premières découvertes. Glozel avant Glozel sera ainsi le titre générique de plusieurs publications visant à rétablir divers contextes locaux à diverses époques, jusqu’aux plus anciennes auxquelles il est permis d’accéder, afin de redonner un cadre hospitalier à Glozel.

Mais comment la surabondante littérature consacrée à ce sujet tant débattu a-t-elle pu l’étudier sans jamais le contextualiser ? Peut-être parce que ces découvertes ont d’emblée été victimes de leur apparente singularité. Un préjugé a fait le reste : cette originalité ne pouvait être d’origine locale. On est donc allé chercher ailleurs sa raison d’être en multipliant les rapprochements avec des découvertes lointaines, sur la base d’analogies fragiles. Mais l’ailleurs ne permet pas mieux d’expliquer Glozel…

Privé de tout ancrage local, écartelé entre des références exotiques peu probantes, cette inclassable collection est ainsi restée une sorte d’émanation de l’absolu. L’insolite s’est engouffré dans la brèche, en sollicitant un ailleurs encore plus lointain. Cette récupération fantastique a servi de prétexte supplémentaire au dénigrement d’un Glozel déjà refoulé depuis longtemps dans les marges de l’archéologie et, de ce fait, livré en pâture aux appropriations les plus hasardeuses.

L’ambition de ce projet est de rechercher les racines locales de Glozel, de restaurer différents environnements sur fond desquels Glozel pourra enfin être mis en perspective et retrouver du sens. Ces travaux sollicitent toutes les disciplines en mesure d’interroger le passé, du plus proche au plus lointain. Un premier ouvrage a été publié dans ce cadre par L’Aurisse, en 2019 : Confins et sanctuaires. Deux autres sont en chantier...

 

Glozel 1924-2021

Depuis bientôt un siècle, les découvertes de Glozel tiennent la science en échec. Cette résistance insolente, contre laquelle sont venus s’éreinter bien des titres, a fait naître une affaire bruyante rendue aussi complexe par ses développements médiatiques et judiciaires que la question archéologique qui l’a suscitée.

Les publications consacrées au sujet sont innombrables. Aux travaux d’interprétation archéologique et épigraphique se sont ajoutées des études historiques et sociologiques. Au point que dresser aujourd’hui une bibliographie exhaustive du sujet est devenu impossible.

Pourtant cette surabondance documentaire est loin d’avoir épuisé la question. Des points de vue n’ont curieusement jamais été adoptés, des problématiques jamais formulées. L’épistémologie, par exemple, aurait dû s’emparer de Glozel pour en faire un cas d’école, et l’esthétique se passionner pour certaines formes orphelines mises au jour, arrachées à l’imaginaire qui leur a donné naissance. Glozel reste donc, à bien des égards, un dossier à instruire.

C’est sous l’angle de l’histoire des sciences et de l’épistémologie que le projet Glozel 1924-2021 aborde la controverse de Glozel. La préhistoire chahutée, publié en 2003 aux éditions L’Harmattan, traite de l’affaire de Glozel, de la découverte en 1924 à la promulgation de la loi Carcopino en 1941. Le temps enfoui, édité par L’Aurisse en 2022, a pour objet Glozel après-guerre.

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